Qu'est-ce qu'est le syndrome de l'intestin irritable (SII) ?

Le syndrome de l’intestin irritable touche en moyenne 20% de la population et en plus forte proportion les femmes.

Plusieurs recherches anglo-saxonnes et des recherches australiennes de la MONASH UNIVERSITY ont permis d’améliorer les connaissances sur le SII et de trouver des pistes pour soulager les troubles. Ces dernières ont montré que le plus efficace est d’adopter une alimentation pauvre en FODMAP, capable de soulager les symptômes pour 75 à 85% des personnes souffrant du SII.

Malheureusement, en France, encore peu de médecins et diététiciens sont formés à reconnaître et traiter ces troubles.

Le SII peut être trouvé sous plusieurs noms : syndrome du côlon irritable, colopathie fonctionnelle, colite fonctionnelle, hypersensibilité intestinale, colon hypersensible ou spasmodique.

Les symptômes les plus fréquents du SII sont des : douleurs digestives avec maux de ventre, crampes intestinales, ballonnements, flatulences, diarrhées et constipation ou les 2 en alternance.

Certains symptômes peuvent exister mais sont moins fréquents : brûlures d’estomac, nausées, fatigue générale après les repas, douleurs musculaires, troubles urinaires ou gynécologiques.

Tous ces symptômes varient d’une personne à l’autre ; ils ne sont pas toujours tous présents et leur fréquence peut être variable. Si vous ressentez ses symptômes, il est important que vous fassiez valider le diagnostic par un médecin avant de démarrer toute démarche de soins.

Critères de diagnostic de l'intestin irritable

Le médecin doit exclure les pathologies qui peuvent avoir les mêmes symptômes telles que : la maladie coeliaque, les maladies inflammatoires des intestins MICI (Crohn ou Rectocolite hémorragique), diverticules, endométriose ou certains cancers. Il pourra vous prescrire : analyse sanguine, des selles, coloscopie, biopsie. Si toutes ces analyses sont négatives, il se peut qu’il s’agisse du SII. Dans ce cas, l’intestin n’est pas abîmé mais ne fonctionne plus correctement. Une fois le diagnostic confirmé, le médecin pourra vous conseiller différentes méthodes pour réduire les symptômes, dont :
  • Certains traitements médicamenteux : antispasmodiques ou antimétéorites, antalgiques, anti-diarrhéiques…
  • Et l’alimentation pauvre en FODMAP, encore peu connue de nos jours.

Que font les FODMAPS dans l'alimentation ?

Les FODMAPS sont des glucides, ou sucres à chaîne courte qui sont peu ou pas digérés dans l’intestin grêle. Ces glucides, une fois dans le côlon, sont utilisés comme nutriments, par les bactéries du côlon (microbiote).

Les FODMAP font d’ailleurs partie des pré-biotiques car ils nourrissent les bactéries de l’intestin. Ces bactéries intestinales, en dégradant ces types de glucides, produisent alors des gaz lors de la fermentation. Ces glucides, non digérés, peuvent aussi arriver tels quels dans l’intestin et faire un appel d’eau ; l’eau encore dans l’intestin va y rester au lieu d’être absorbée et l’eau déjà absorbée va retourner dans l’intestin. Il y a alors apparition de diarrhées osmotiques.

Les FODMAP peuvent aussi s’accumuler dans l’intestin et créer des constipations. Chaque personne aura des symptômes qui lui seront propres en fonction de sa propre sensibilité.

Le terme FODMAP est en fait une abréviation à partir d’initiales en anglais qui signifient :
F = Fermentescible
O =Oligosaccharides
D =Disaccharides (lactose)
M = Monosaccharides (fructose)
A = and/ P= Polyols, dérivés de sucres ou sucres alcooliques (mannitol, sorbitol, xylitol, maltitol..)

Type de sucre Sucres visés Sources
Oligosaccharides FOS (fructooligosaccharides), GOS (galacto-oligosaccharides) Blé, orge, seigle, oignons, poireaux, ail, échalote, artichaut, betterave, fenouil, petits pois, chicorée, pistache, noix de cajou, légumineuses, asperge, choux (tous les choux), aubergine, blé, seigle en grande quantité (pain par exemple)
Disaccharides Lactose Lait, fromages frais non affinés, il n’est pas utile de supprimer les laits fermentés (yaourt) car la fermentation lactique élimine en quasi-totalité le lactose
Monosaccharides Fructose (lorsqu’il est en excès par rapport au glucose) Pomme, poire, mangue, cerise, pastèque, asperge, sucre de table, pois mange-tout, miel, sirop de glucose-fructose
Polyols Sorbitol, mannitol, maltitol et xylitol Pomme, poire, abricot, cerise, nectarine, pêche, prune, pastèque, litchi, avocat, pêche, pruneau, champignon, chou-fleur, poivron vert, chewing-gums et sucreries diverses

Etapes indispensables de l'alimentation pauvre en FODMAP ?

Il ne faut pas supprimer complètement les FODMAP toute votre vie de votre alimentation car cette méthode sera contre-productive et plus délétère pour votre microbiote et votre digestion.

Les 3 phases à respecter afin d’aller mieux sur le long terme sont les suivantes :

  • Phase d’éviction totale ; consommation exclusive des aliments pauvres en FODMAP
  • Phase de réintroduction progressive des aliments à teneur moyenne et riches en FODMAP, un par un car elle permet de les tester pour savoir s’ils peuvent être définitivement réintroduits et dans quelle quantité ou s’il faut les supprimer en attendant un nouveau test de réintroduction ultérieur.
  • Phase de croisière définitive où vous connaissez les aliments qui vous posent des troubles digestifs : on ne supprime et limite lors de cette phase uniquement les aliments que vous savez ne pas tolérer ; il faut aussi tester de temps en temps, les aliments mal tolérés pour voir si les choses évoluent. En effet, l’apaisement provoqué des intestins suite au régime peut permettre une évolution de la tolérance.

Suivre ce régime sans encadrement par un professionnel formé est très compliqué. Cette méthode ne permet pas de guérir du SII mais c’est la seule méthode prouvée par des recherches scientifiques qui permet de réduire considérablement les troubles.

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